S’il y a bien un outil que les universitaires connaissent, par leur nécessaire travail de transmission des connaissances, c’est celui-ci.
PowerPoint propose une large palette d’outils, de la mise en page de présentations orales, à l’édition de graphiques et d’organigrammes, en passant par l’enregistrement de présentations audios ou vidéos. Un PowerPoint de présentation (pour les non spécialistes), c’est un support visuel d’une présentation orale.
Mais qui n’a jamais assisté à une réunion où les chiffres étaient écrits tellement petits qu’on n’y voyait rien ? Lu des diapos avec des associations de couleurs improbables ? Plissé les yeux sur des graphiques illisibles ? Perdu son latin parmi des lignes et des lignes de texte, impossibles à corréler avec le propos de la personne au micro ?
Alors, comment savoir si vous utilisez PowerPoint efficacement ?
En premier lieu, de l’air !
Avant toute chose, une présentation PowerPoint, c’est le support d’un orateur ou d’une oratrice. C’est donc un outil pour illustrer le propos. Cela n’a pas vocation à être exhaustif. On a trop souvent envie de remplir ses pages blanches avec tout ce qu’on a envie de dire. C’est un premier écueil, et le plus courant.
Par définition, il y a TOUJOURS trop de texte sur votre présentation PowerPoint. Oui, même quand vous en avez déjà retiré ! Retirez-en encore. Et retirez-en une troisième fois.
Votre auditoire a une mémoire limitée
Lors d’une présentation, l’auditoire ne va pas tout retenir. Les sciences cognitives suggèrent que le spectateur moyen ne retient que 10 à 30 % d’une présentation magistrale. Et il est plus facile de retenir le début et la fin d’une présentation car l’attention est meilleure à ce moment-là. Donc, logiquement, plus vous en mettez, plus votre auditoire en oubliera. Surtout le cœur de votre propos, qui est souvent en plein milieu de la présentation.
De plus, les sciences cognitives ont montré que la mémoire de travail (celle qui fait le lien entre une info qui « entre » et une info stockée à long terme), ne peut retenir que 7 items à la fois (à plus ou moins 2 items près, selon les personnes) (1). Admettons que vous présentiez sur une diapo, par exemple :
un titre,
4 mots clés,
une image,
une légende
(cela fait déjà 7 éléments)
Si vous y mettez aussi une citation, votre auditoire va être obligé d’effacer certains éléments de sa mémoire de travail pour intégrer les suivants… et vous ne pouvez pas prévoir lesquels il gardera ! C’est une limite concrète du cerveau humain, le goulot de l’étranglement de l’apprentissage. Pour le moment, aucun entrainement n’a démontré efficacement que ce chiffre de 7-8 items pouvait être dépassé.
Le cerveau aime les images et les associations
Pour pallier cette difficulté, nos cerveaux humains sont capables de mieux retenir une information si elle fait appel à plusieurs sens, donc est présentée sous différentes modalités (par exemple : un mot à l’oral + son image sur la diapo).
Notre cerveau a aussi plus de facilité à retenir une information s’il peut l’associer à une autre information déjà stockée dans la mémoire. Il adore les associations d’idées.
Avec toutes ces informations en tête, (elles sont plus de sept… n’hésitez pas à les relire !), venons-en maintenant à quelques règles phares pour améliorer l’efficacité d’un PowerPoint :
- Limiter la quantité de propos traités (votre nouveau slogan préféré sera : « une slide = une idée »)
- Insister sur les points clés (par exemple : pas de phrases, le moins de mots possibles, aucune fioriture, le moins possible de distracteurs)
- Illustrer les propos clés (par exemple : image, vidéo, icônes, légendes etc.)
- Proposer une structure logique et visible (par exemple : les mots clés dans l’ordre logique de compréhension, des flèches pour les liens entre les concepts, les éléments dans le sens logique de lecture)
- Améliorer la lisibilité du diaporama (police 12 minimum, couleurs bien contrastées, mise en page espacée…).
Comment faire pour que l’auditoire ait toutes les infos ?
On peut déjà commencer par se demander : l’auditoire a-t-il vraiment besoin d’avoir TOUTES les infos ? C’est loin d’être si évident ou systématique. Parfois, l’auditoire a seulement besoin d’avoir été sensibilisé sur un sujet, ou que sa curiosité ait été éveillée, pour aller creuser ensuite, de son côté. Il peut être suffisant d’avoir en tête les éléments principaux.
Si VRAIMENT votre auditoire a besoin de TOUTES les informations dont vous leur avez fait part lors de votre présentation, plusieurs choix s’offrent à vous :
- Enregistrer votre présentation en combinant le support visuel et le commentaire oral : PowerPoint le permet, mais aussi les installations dans certains amphis et salles de l’université, l’enregistreur de POD, l’enregistreur de Zoom… Vous pouvez aussi emprunter du matériel auprès du SUN (dans certains cas particuliers, le SUN peut aussi réaliser une captation). Cette option permet à votre public de se repasser la présentation autant de fois que nécessaire.
- Inscrire le contenu important dans la partie « notes » de votre PowerPoint puis le diffuser tel quel, ou le convertir d’abord en pdf incluant les notes. Vous pouvez diffuser par mail ou via un espace de cours Moodle.
- Préparer un support dédié qui récapitule les points essentiels de votre présentation, avec davantage de détails que sur celle-ci.
Dans tous les cas, pensez à inclure également les informations générales telles que le titre du cours ou de l’intervention, sa date, votre nom, le nom de l’université et/ou le logo, etc (utilisez pour cela les en-têtes et pieds de pages). Pensez à numéroter les diapos ou pages de votre support.
En faisant cela, vous faciliterez déjà un peu la vie de votre public. Il est possible de faire encore mieux, par exemple en termes d’accessibilité numérique. Le SUN peut vous accompagner et vous former à revisiter vos présentations pour en faire des médias impactants et inclusifs.
Pour aller plus loin
- La formation dédiée organisée par le SUN : Utiliser PowerPoint pour des présentations efficaces en pédagogie.
- Une fiche synthétique avec les principes de Mayer, pour en savoir plus sur l’apprentissage via un support multimédia.
- Le MOOC : « La psychologie pour les enseignants » qui traite de la mémorisation dans son premier chapitre. Une session par an.
- Bibliographie : Lieury, A. (2020), Chapitre 6. Capacité Limitée et Organisation, Mémoire et réussite scolaire – 4e éd. (p. 73-82), Dunod.