Replay accessible ici : https://video.umontpellier.fr/video/23347-les-ia-pour-la-preparation-aux-concours-administratifs-par-xavier-bailly/
Partant du constat d’inégalités d’accès à la culture générale et au numérique chez ses étudiants, Xavier Bailly a conçu un projet simple mais ambitieux : le projet ARI-stote, un assistant IA personnalisé, intégré à l’environnement numérique de travail, pensé comme un compagnon d’apprentissage plutôt qu’un tuteur.
L’intervention explore les paradoxes pédagogiques de l’usage de l’IA dans des épreuves valorisant la pensée originale, les résistances initiales, les bénéfices observés (engagement, autonomie, compréhension) et les limites techniques (hallucinations, fiabilité des sources). Elle interroge aussi la place de l’enseignant dans ce nouveau paysage, tout en esquissant des perspectives vers une orchestration plus fine des agents IA dans les parcours étudiants.
Echanges avec les participants :
- Place de l’enseignant : Une participante a repris une question posée en introduction – « Quelle est la place de l’enseignant quand chaque cours dispose de son propre GPT ? » – pour interroger M. Bailly sur sa propre posture. Celui-ci a répondu avec humour et lucidité, en soulignant que les étudiants continuaient, malgré tout, à venir en cours, et que l’IA était perçue comme un complément bienveillant à l’interaction humaine, non comme un substitut.
- Fiabilité des réponses IA : Un autre échange a porté sur les hallucinations de l’IA, notamment lorsqu’elle cite des auteurs comme Hobbes avec des formulations douteuses. Un enseignant de droit a souligné que certaines références ne figuraient pas dans le support de cours, ce que M. Bailly a confirmé, s’agissant du GPT généraliste, mais non des GPT créés spécifiquement pour le cours. Malgré tout, il a expliqué avoir tenté de contraindre l’IA à s’appuyer sur une base documentaire qualifiée, mais n’avoir pas de certitude sur l’absence de mobilisation de ressources externes par celle-ci.. Il a insisté sur la nécessité d’une vigilance critique, tout en rappelant que lui-même, en tant qu’enseignant, pouvait « halluciner », et qu’il faut apprendre aux étudiants à vérifier stratégiquement.
Points clés à retenir :
- Un projet simple mais stratégique :
- Le projet ARI-stote est né d’un besoin concret : accompagner des étudiants boursiers, souvent peu familiers avec les outils numériques, dans la préparation aux concours administratifs. L’objectif était de proposer un assistant IA génératif simple, efficace et peu coûteux, intégré à l’environnement numérique de travail.
- L’IA comme levier d’égalité des chances :
- L’outil vise à réduire les inégalités d’accès à la culture générale en offrant un soutien personnalisé, accessible à tout moment, et en favorisant l’autonomie des étudiants dans leurs apprentissages.
- Un usage pédagogique progressif et réfléchi :
- L’enseignant a intégré l’IA dès le premier cours, en formant les étudiants à l’art du prompting, en les sensibilisant aux limites et aux risques (hallucinations, fiabilité des sources), et en les incitant à une posture critique.
- Des résultats encourageants :
- En quelques mois, plus de 80 % des étudiants ont adopté l’outil. Ils ont généré de nombreuses conversations, utilisé l’IA pour simuler des oraux, reformuler des concepts, ou encore s’entraîner à problématiser.
- Un changement de posture de l’enseignant :
- L’enseignant embarque l’IA avec lui et l’étudiant dans une logique de compagnonnage plutôt que de transmission descendante.
- Des perspectives ambitieuses :
- Le projet Agentic ARI-stote vise à aller plus loin en orchestrant plusieurs GPT thématiques via une IA “chef d’orchestre”, capable de guider les étudiants vers les ressources les plus pertinentes selon leur progression.
Pour aller plus loin
Cette intervention s’inscrit dans une journée riche en échanges et en réflexions sur les transformations pédagogiques à l’ère du numérique.
👉 Retrouvez l’ensemble des interventions de la Journée PédagoNUM 2025 « IA et Evaluation » sur la page dédiée « Retour sur la journée PédagoN’UM ».